Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 17:56

Colmar -Vienne -   7-18 août

 

  

Cet été, un groupe de jeunes de la FFCT a effectué un beau périple de la Tour Eiffel à la capitale autrichienne. Jean-Claude et Martine les ont rejoints à Freiburg.

 

Nous avons laissé le véhicule à Ostheim près de Colmar et, de là, avons pédalé jusqu’à l’AJ de Freiburg ; la dernière fois que nous étions venus ici, c’était en Novembre 2008, nous connaissons déjà le centre ville, bien plus sympathique en été qu’en hiver. 

Je vais désormais servir d’interprète, une façon d’allier l’utile à l’agréable !

Avant de suivre le Danube, il nous faut franchir la Forêt Noire, pas le gâteau du même nom mais le massif plus ou moins symétrique des Vosges, avec ses forêts de sapins, ses fermes imposantes et une verdure persistante que nous attribuons vite à un arrosage céleste régulier et savamment dosé.  Au point culminant de l’étape, nous croisons la route de l’horlogerie, clin d’œil à l’industrie artisanale traditionnelle, mais pour nous pas de coucou, juste quelques grêlons vite oubliés quand nous retrouvons le soleil à notre arrivée à Donaueschingen. 01- source du Danube

Le fil conducteur de notre voyage sera désormais le Danube.

Petite réception avec le maire, autour de la source officielle.  La vélo-route du Danube, il connaît, comme des milliers de randonneurs qui l’empruntent chaque année. A notre petite échelle, nous en croiserons plusieurs centaines, de tous âges, y compris de jeunes enfants souvent très bien équipés pour des voyages au long cours.

Nous allons désormais alterner  le cheminement  en forêt, le long de l’eau ou sur les petites routes de campagne, sur des revêtements de rêve ou sur des chemins de terre très cyclables…sauf après un orage.

Le beau Danube jaune

Le ruisseau qui s’échappe et serpente dans les prés est d’abord tout à fait anodin et ne prend de l’ampleur que quelques dizaines de km plus loin après la traversée de gorges  encaissées ; sur les falaises, chapelles et châteaux semblent inaccessibles, sauf pour les rapaces qui tournent  au-dessus de nos têtes sans trouver de moribond, car la bonne humeur est de mise. Étape au camping de Sigmaringen où les chefs préparent d’excellentes grillades tandis que d’autres vont flâner autour du château, ancienne propriété des Hohenzollern.

Le soleil est toujours présent, chaud même en fin d’après-midi lors de noter arrivée à Ulm, la vile natale d‘Einstein. Comme presque chaque jour, le repas du soir se prend à 18 h, ce qui ne laisse guère de temps pour flâner en ville. Mais nous nous rattrapons le lendemain matin en admirant la cathédrale et les fresques remarquables de l’ancien hôtel de ville avant de retrouver « notre » Danube tout proche et de plus en plus large.

 

Il a plus dans la nuit sur la route d’Ingolstadt et comme nous avons droit aujourd’hui à de la piste en terre, certains vont faire un concours de décoration de maillots ! Pas de bain de boue car finalement, tout le monde fait preuve d’adresse mais une excellente démonstration de l’utilité de garde-boue !  Un exemple vécu vaut souvent mieux que de longs discours. Un ancien relais de chasse sert aujourd’hui de cadre pour des séminaires de formation… dommage que ce soit loin de chez nous car le cadre est enchanteur. Pour saluer notre arrivée dans la vieille ville d’Ingolstadt nous sommes « noyés » : en moins d’un km, une belle « drache » comme disent les Nordistes, s’abat sur la troupe, mais Nordiste ou pas, tout le monde est trempé : un comble dans une ville où fut signé en 1516 un décret qui définit la pureté de l’eau à utiliser pour la fabrication de la bière. La fontaine située devant l’ancienne forteresse qui abrite l’auberge de jeunesse est prise d’assaut pour nettoyer les vélos : pas d’eau pure donc au menu !

Quand nous retrouvons le Danube, ses eaux sont boueuses et ont une couleur ocre, rappelant ce qu’a écrit Jules Verne : le Danube est jaune et non bleu comme le chante une valse  viennoise. En tout cas, le courant est de plus en plus fort, ici et là il y a des remous,  notamment dans le défilé de Kehlheim que nous parcourons en bateau. 08 - défilé du Danube

A Regensburg (Ratisbonne), nous logeons hélas trop loin de la ville pour profiter du centre historique et notre repas du soir a été « oublié » ; mais la solution de rechange possède d’autres charmes : nous dînons dans une auberge-brasserie voisine où se réunissent diverses associations ;  il y a des trophées sportifs, des trophées de chasse,  un décor typique  agrémenté d’affiches et de photos rétro.

Vie de château

A Passau, nous voici au confluent du Danube, de l’Inn et de l’Ilz. La visite de la vieille ville où nous retrouvons de nombreux cyclistes  est un plaisir. A défaut de pouvoir écouter les grandes orgues de la cathédrale, nous avons droit au carillon de l’ancien hôtel de ville ; sur la façade sont indiquées les niveaux des différentes crues du Danube ; difficile d’imaginer qu’il est monté au-dessus de nos têtes et a envahi toute la basse ville ; en tout cas, nous ne risquons pas d’inondation car nous partons à l’assaut de la citadelle. Le chemin escarpé procure des points de vue imprenables, nous dormons dans la forteresse d’Oberhaus, certains dans le donjon tels de preux chevaliers.  En récompense l’étape suivante débutera par une descente à 22%.

A nous l’Autriche

Après 7 étapes en Allemagne, il ne reste plus que trois jours pour atteindre la capitale autrichienne. Insensiblement, le paysage a changé, le fleuve est devenu puissant, le climat plus doux ; nous franchissons l’Inn, de petits sentiers contournent la ville et voici déjà la frontière – la signalétique a légèrement changé mais nous suivons toujours l’Eurovélo 6 et le confort de route est chaque jour meilleur ; rouler est un réel plaisir ; peu à peu, nous apercevons les premiers vignobles ; ici et là, des indications nous apprennent que les Romains utilisaient déjà les propriétés thermales des différentes sources de la région. Pour arriver à Linz, nous nous écartons du fleuve et prenons un peu d’altitude. En soirée, nous dégustons la Linzer Torte sur la grand place.  

  12- Melk

Peu avant Melk, nous changeons de rive grâce à un superbe pont réservé aux cyclistes et piétons, accessible par un colimaçon en pente douce du plus bel effet. Ensuite, visite de la célèbre abbaye bénédictine, joyau du baroque, qui renferme la prestigieuse bibliothèque qui a inspiré le roman « Au nom de la rose ».  

D’autres abbayes monumentales généralement haut perchées jalonnent le parcours jusqu’à Vienne. La belle aventure se termine déjà dans la bonne humeur ; tout le groupe est arrivé à bon port, les crevaisons, piqûres de guêpes et autres bobos sont déjà oubliés lors de la réception officielle à l’Alliance française.

Les jeunes ont le droit à un petit tour en ville le lendemain ; il nous faut hélas repartir dès le matin pour Colmar : un peu frustrant, il faudra vraiment revenir à Vienne ! 

 

Retrouvez l’intégralité du récit dans la revue Cyclotourisme de décembre 2010.

Partager cet article
Repost0